Pourquoi cette réforme ?
L’équilibre des rythmes éducatifs est un facteur déterminant
de la réussite ou de l’échec des enfants à l’école primaire. Or,
la France cumule de ce point de vue de multiples handicaps :
avec la semaine de quatre jours, les écoliers français ont le
nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE
(144 jours contre 187 en moyenne), tandis qu’avec 6 heures
quotidiennes d’enseignement, ils ont les journées de classe
les plus chargées. Comme l’a montré l’Académie de médecine
dans un rapport de janvier 2010, cette situation est hautement
préjudiciable aux enfants car source de trop grande fatigue et
de di cultés d’apprentissage, donc d’échec scolaire accru.
C’est pourquoi, après avoir entendu les syndicats d’enseignants
et les associations de parents d’élèves, François Hollande s’est
engagé pendant la campagne présidentielle à réviser les rythmes
éducatifs (engagement 38).
Avec la droite : suppression des RASED
et réforme imposée
En 2008, la réforme Darcos qui a imposé le passage au
quatre jours de classe hebdomadaires a été unanimement
condamnée par la communauté éducative comme
contraire à l’intérêt des enfants. De plus, l’instauration de
l’aide personnalisée aux élèves en di culté, sur le temps du
déjeuner ou de la récréation, a encore surchargé la journée des
enfants qui sont déjà les plus fragiles. Ce fut aussi le prétexte au
demeurant commode à la suppression massive du nombre de
RASED, dont l’e cacité est pourtant reconnue.
Depuis, le système éducatif français ne cesse de régresser dans
les diverses évaluations internationales.
Avec la gauche : concerter pour refonder
Une semaine et des journées plus adaptées aux rythmes
biologiques des enfants, tout en garantissant la continuité
d’un accueil de qualité :
- Maintien des 24 heures d’enseignement hebdomadaires
- 5h15 d’enseignement par jour en moyenne, contre 6h
actuellement
- une demi-journée (mercredi ou samedi) d’au maximum 3h30
- Pause méridienne d’1h30 minimum
- Prise en charge des élèves garantie jusqu’au moins 16h30
Le soutien aux élèves en di culté
En remplacement du dispositif contesté d’aide personnalisée,
mise en place d’ateliers pédagogiques (une heure
hebdomadaire par petits groupes avec un enseignant pendant
que les autres élèves feront leurs devoirs ou liront.
Le périscolaire
Chacun sait que l’accès aux activités culturelles et sportives est
source de creusement des inégalités. L’école ne peut donc être
uniquement le lieu de l’instruction, mais doit aussi être un lieu
de vie et d’éducation. En favorisant une meilleure articulation
entre le temps scolaire et le temps périscolaire, la nouvelle
organisation des rythmes o rira aux enfants la possibilité de
pratiquer des activités éducatives, artistiques ou sportives, ce
qui permet de développer l’éveil, la curiosité, l’estime de soi, la
découverte de son corps.
« Les 60 000 recrutements prévus d’ici 2017 mettent ainsi
fi n à la saignée qu’ont subie les e ectifs pendant cinq ans ;
la priorité sera donnée à la maternelle et au primaire car
c’est dès le plus jeune âge que se creusent les inégalités ;
la formation initiale et continue des enseignants est
enfi n rétablie après avoir été supprimée ; le système
d’orientation est revalorisé après avoir été démantelé »,
Émeric Brehier SN à l’éducation,
Yannick Trigance SNA à l’éducation.
Concertation maintenue et souplesse de mise
en oeuvre
Contrairement à ce qui est souvent dit, la réforme des rythmes
a fait l’objet d’une longue concertation avec tous les acteurs à
l’été-automne 2012.
Surtout, cette réforme s’inscrit dans un cadre très souple ouvrant
la voie à di érentes déclinaisons locales, au plus près des réalités
du terrain.
C’est ainsi que la concertation continue au niveau
local dans le cadre de l’élaboration de projets éducatifs
territoriaux qui permettra d’élaborer dans chaque école
un projet pédagogique partagé par l’ensemble de la
communauté éducative.
Les collectivités territoriales peuvent par ailleurs bénéfi cier
de dérogations :
- pour appliquer la réforme à partir de 2014 et non dès 2013
(elles ont jusqu’au 31 mars pour faire part de leur choix)
- pour choisir le mercredi matin plutôt que le samedi matin, en
fonction du projet pédagogique
-pour augmenter la durée de la journée d’enseignement
L’engagement de l’ tat pour accompagner la
mise en oeuvre de la réforme
Le gouvernement vient de créer un fonds spécifi que
d’accompagnement de 250 millions d’euros pour soutenir les
collectivités territoriales dans la mise en oeuvre de la réforme.
Si toutes les communes sont éligibles (50 euros forfaitaires
par élève), un e ort particulier sera consenti en faveur des
communes urbaines ou rurales les plus en di culté (40 euros
supplémentaires par élève).